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Airbus A380

Quelles leçons tirer de l'échec de l'Airbus A380 ?

Burgess COMMENTARY

Peter Burgess
Quelles leçons tirer de l'échec de l'Airbus A380 ?

Eric Le Gendre, Mentor, spécialiste du réseautage, Conseil (2012-présent)

Mis à jour Feb 23



Il est probablement 'short minded' de limiter l'aventure A380 à un simple constat d'échec. Bien sûr, la production va s'arrêter d’ici 2–3 ans, bien sûr le bilan économique des ventes est faible ( 330 appareils), et le bilan économique est très faible. Mais …

Mais tout d’abord, le point d’équilibre financier a été dépassé.

Mais même si les ventes sont demeurées faibles au regard des ambitions du programme, ce n'est pas pour autant un échec : Airbus a fortement progressé en technologie, ses équipementiers également. Cela lui a permis une meilleure acquisition de connaissances. Surmonter les difficultés technologiques, organisationnelles, logistiques, …de la conception à la fabrication des A380 a été un challenge qui a fait progresser fortement le know-how des équipes.

Il est certain que bien d'autres appareils des différentes familles Airbus en ont profité, et en profiteront encore longtemps. De plus, l'A380 a été un formidable ouvreur de portes auprès de certaines compagnies qui n'étaient pas clientes.



Donc, à mon avis, l'A380 n'est pas 'un échec'. Mais il est clair que ce n'est pas non plus un succès flagrant comme les autres appareils des familles Airbus (A220, A320/321/319), A330 et A350. Sans parler de la nouvelle génération des NEO, qui fait un tabac commercial face à un Boeing qui est empêtré dans ses problèmes.

Alors, quelles sont à mon avis, les raisons des difficultés de l'A380 ? je citerais dans le désordre quelques points qui seuls, présentent en soi des difficultés, mais combinés, deviennent un vrai problème :
  • 4 moteurs dans un monde qui va vers la bimotorisation,
  • des problèmes de moteurs inadmissibles,
  • une forte consommation de carburants,
  • un accès limité, voire impossible, à de nombreux aéroports (taille)
  • la 'quantité' de passagers, et la complexité de gestion des flux qu'elle impose aux compagnies et aux aéroports,
  • la très difficile, voire impossible, reconversion en avion cargo,
  • un marché de l'occasion qui va être très très dur pour lui, donc une 'perte de valeur' qui peut être dangereuse pour les investisseurs.
Et pour revenir à la question posée, à savoir les leçons à tirer de cette très grande aventure, je dirais qu’elles sont au nombre de 3 :
  • des motorisations moins gourmandes, et dont la mise au point est parfaite …
  • une taille plus réduite, permettant d’aller sur presque tous les grands aéroports du monde, donc probablement 2 moteurs seulement ;
  • un concept d’avion avec une équation économique plus large dès la conception : PAX , MIXTE, CARGO, en pensant dès la conception au marché de seconde main.
  • Pour avoir plusieurs fois été passager à bord de cet avion formidable, je suis reconnaissant à toutes celles et ceux qui ont conçu, industrialisé, fabriqué, commercialisé, fait voler … l'A380. Quelle superbe machine, quel exploit technologique.
Et il volera encore bien une vingtaine d'années !

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